Le Chiffre

Données chiffrées
NIVEAU TERRITORIAL

» Prévalence des pensées suicidaires et tentatives de suicide chez les 18-85 ans en France : résultats du baromètre santé 2021
Santé publique France, Le point épidémio - Surveillance sanitaire en Bourgogne-Franche-comté, Point n°2024/06 du 8 février 2024.
En 2021, 4,2 % des 18-85 ans déclaraient avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Au total, 6,8 % déclaraient une tentative de suicide au cours de leur vie et 0,5 % au cours de l’année écoulée. Les 18-24 ans étaient les plus touchés, et ce sur l’ensemble des indicateurs. Les femmes notamment chez les moins de 25 ans étaient les plus concernées, ainsi que les personnes inactives ou au chômage, celles vivant seules ou en familles monoparentales et celles se déclarant en difficulté financière. Ainsi, la prévalence des pensées suicidaires survenues dans l’année a été multipliée par 3 entre 2014 et 2021 (passant de 3,3 % à 9,4 %). A noter qu’il n’y a pas de différences significatives de prévalence entre les régions métropolitaines.



» Santé mentale et Covid-19, conduites suicidaires
Santé Publique France, Bulletin de santé publique (BSP) Bourgogne-Franche-Comté, février 2023.
Le document décrit une situation régionale plus défavorable que celle de la France qu’il s’agisse de mortalité par suicide ou d’hospitalisation pour tentative de suicide. Par ailleurs en dépit d’une baisse régulière de la mortalité globale par suicide, chez les jeunes de 10-24 ans on note une augmentation du taux d’hospitalisation et de passage aux urgences pour tentatives de suicide sur la période 2020-2021. Enfin on peut observer une hétérogénéité territoriale ; ainsi la Nièvre et la Saône-et-Loire sont marqués plus défavorablement face au suicide.


» Figure du mois : pyramide des âges des tentatives de suicides dans les Hauts-de-France
Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Hauts-de-France (F2RSM Psy), 6 septembre 2024.
Cette pyramide des âges illustre une grande différence de dynamique entre les hommes et les femmes quant aux tentatives de suicide dans les Hauts-de-France. Ainsi, on observe une proportion importante de suicides féminins chez les 10-24 ans que l’on ne retrouve pas chez leurs homologues masculins. Ensuite, les deux histogrammes sont globalement symétriques, avec un pic chez l’homme à 40-45 ans et chez la femme autour de 50 ans.


» La Bretagne, région la plus touchée par le suicide
Statista, source des données eurostat 2021
A partir des données d’Eurostat, une carte de la France entière présente les taux de suicide pour 100 000 habitants de chaque région. Des différences marquées existent entre régions notamment pour la Bretagne, le Pays de la Loire et la Normandie, présentant en 2021 les taux les plus élevés de suicides par habitant.
NIVEAU NATIONAL


» Analyse mensuelle des indicateurs à partir des réseaux OSCOUR et SOS Médecins
Santé publique France, Bulletin santé mentale édition nationale, octobre 2024.
Chez les enfants, les passages aux urgences pour tous les indicateurs de santé mentale et les actes SOS Médecins pour angoisse étaient en hausse sur le mois de septembre 2024 par rapport au mois d’août, avec une dynamique hebdomadaire comparable à celle des années précédentes. Le nombre de passages aux urgences pour geste suicidaire et idées suicidaires, ainsi que le nombre d’actes pour angoisse étaient supérieurs à ceux des années précédentes sur cette période chez les 11-17 ans. Chez les adultes, les actes SOS Médecins pour angoisse ont également augmenté chez les 25-64 ans au début du mois de septembre avant de diminuer sur la fin du mois. Les effectifs des actes pour angoisse et ceux des passages pour idées suicidaires chez les plus de 25 ans restent supérieurs à ceux des années précédentes.


» Hospitalisations pour geste auto-infligé : une progression inédite chez les adolescentes et les jeunes femmes en 2021 et 2022
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Etudes et résultats n°1300, mai 2024.
Les hospitalisations relatives aux gestes auto-infligés (tentatives de suicide, auto-agressions) montrent des tendances très différenciées selon l’âge et le sexe depuis 16 ans. Depuis fin 2020, le nombre de jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans hospitalisées a fortement augmenté. À l’inverse, le nombre de patients (hommes comme femmes) de 30 à 55 ans diminue de façon continue. Les données de la psychiatrie montrent également une très forte augmentation des hospitalisations pour ces motifs chez les adolescentes et les jeunes femmes.


» Semaine de prévention du suicide : l’état des lieux des conduites suicidaires
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), communiqué de presse, 3 février 2025.
Dans le cadre de la 35e semaine de prévention du suicide, la DREES synthétise les grandes tendances observées à partir des statistiques disponibles sur les conduites suicidaires. Après plusieurs décennies de baisse, le taux de suicide semble avoir atteint un plancher à la fin des années 2010. Les hommes âgés restent la catégorie la plus exposée au risque suicidaire et les hospitalisations pour gestes auto-infligés (tentatives de suicide et automutilation) ont retrouvé leur niveau pré-covid. En baisse chez les femmes en milieu de vie, ces hospitalisations sont en forte hausse chez les jeunes femmes depuis 2020.


» Près d’un enfant sur six a eu besoin de soins pour un motif psychologique entre mars 2020 et juillet 2021
Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), Etudes et résultats n°1271, juin 2023.
La crise sanitaire a amplifié la détresse psychologique des enfants et adolescents, notamment des filles. Selon l’enquête EpiCov (juillet 2021), 10 % des garçons et 7 % des filles de 3 à 17 ans présentent des troubles psychosociaux, selon le genre : comportements perturbateurs chez les garçons, troubles émotionnels croissants avec l’âge chez les filles. Au total 15 % auraient besoin de soins, soit un enfant sur six. La santé mentale parentale, les inégalités sociales, l’usage d’écrans et la faible activité physique influencent ces troubles.
Cadre juridique & recommandations de bonnes pratiques
NIVEAU TERRITORIAL


» Protocole d’alerte suicidaire
Académie d’Aix Marseille, Bulletin académique spécial n°45, 5 octobre 2020.
Ce protocole est destiné à tous les personnels de l’Académie d’Aix-Marseille, les écoles et les établissements scolaires et services. Il apporte des éléments et recommandations pour aider à la gestion d’une alerte d’intention suicidaire et à la gestion de la crise au sein de l’établissement ou du service.


» Les 6 grandes priorités des Projets territoriaux de santé mentale (PTSM)
En application de la loi, le décret 2017-1200 du 27/07/2017 a fixé six priorités que doit prendre en compte chaque PTSM :
1. mettre en place le repérage précoce des troubles psychiques, l’élaboration d’un diagnostic et l’accès aux soins et aux accompagnements
2. organiser des parcours de santé et de vie de qualité et sans rupture
3. permettre l’accès des personnes présentant des troubles psychiques à des soins somatiques adaptés à leurs besoins
4. prévenir et prendre en charge des situations de crise et d’urgence
5. promouvoir des droits des personnes présentant des troubles psychiques
6. agir sur les déterminants sociaux, environnementaux et territoriaux de la santé mentale
En Bourgogne-Franche-Comté, un PTSM est constitué par département.
NIVEAU NATIONAL


» Stratégie nationale de prévention du suicide
Direction générale de la santé, février 2024.
Le suicide est une tragédie impactant 6 à 14 proches et exposant 135 personnes au total. Causé par des facteurs variés (troubles psychiques, antécédents familiaux, précarité, isolement, etc.), il reste néanmoins évitable grâce à des actions ciblées identifiées par des études épidémiologiques. Le Haut Conseil de la santé publique recommande de concentrer la prévention sur les populations à risque, intégrant comportements suicidaires et troubles associés.
Un ensemble d’actions de prévention du suicide à mettre en œuvre de manière coordonnée dans les territoires sont présentées dans ce document.


» Live life : un guide pour la mise en œuvre de la prévention du suicide dans les pays
Organisation mondiale de la Santé (OMS), 2021.
Chaque année, plus de 700 000 suicides sont recensés au niveau mondial. Réduire ce chiffre d’un tiers d’ici 2030 est une cible clé des objectifs de développement durable de l’ONU et des plans de santé mentale mondiaux. Cependant, les progrès restent insuffisants. L’OMS encourage les pays à adopter des stratégies nationales de prévention, basées sur ce guide LIVE LIFE, destiné à tous, qu’une stratégie nationale existe déjà ou non. Cet outil vise à accélérer les efforts nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.


» La MSA agit pour prévenir le suicide en agriculture
Mutualité sociale agricole (MSA), dossier de presse, novembre 2020.
La MSA agit contre le suicide en agriculture via un plan national axé sur trois axes : des études statistiques pour évaluer précisément le phénomène, un dispositif d’écoute pour les agriculteurs en détresse accessible 24h/24 et 7j/7 : Agri’Écoute : 09 69 39 29 19, et des cellules pluridisciplinaires de prévention pour les identifier et les aider. Ces cellules, composées de professionnels (médecins, travailleurs sociaux, psychologues), proposent un accompagnement social et financier. Les délégués cantonaux jouent un rôle clé en détectant le mal-être et en facilitant des solutions adaptées.


» Livret n°5, Beauvau de la sécurité - qualité de vie au travail, risques psychosociaux et prévention du suicide
Ministère de l’intérieur, mai 2021.
Les forces de l’ordre françaises font face à un taux de suicide élevé. Ce phénomène est lié à la nature de leur métier : exposition à la violence, pression professionnelle, isolement, accessibilité et familiarité avec un moyen létal. Ce document est un état des lieux des différents plans de prévention et d’actions qui ont déjà été mis en place pour lutter contre le suicide. Il développe aussi les axes d’efforts pour renforcer la protection des policiers et gendarmes, autour de l’amélioration de la qualité de vie au travail et la prévention des risques psychosociaux.


» Panorama des principales publications de la HAS sur la prévention du suicide
Haute Autorité de Santé (HAS)
La HAS reprend ici toutes les recommandations de bonnes pratiques concernant le diagnostic et la prise en charge. Certaines concernent la crise suicidaire, d’autres se concentrent sur des populations plus particulières comme les patients souffrant de troubles bipolaires, les adultes et les adolescents souffrant de dépression, les enfants et les adolescents, les personnes âgées et enfin un regard sur le syndrome d’épuisement professionnel (burn out). Des éléments sur la sécurité du patient ainsi qu’un rapport datant de 2022 sur les suicides et les tentatives de suicides de patients sont présents. Enfin un article sur la dépression de l’adulte reprend le repérage et la prise en charge initiale.


» Repères juridiques
Infosuicide.org, larges extraits de l’article de B. Cordier revue FORENSIC n°7, 1994.
En cas de suicide consommé ou tenté, quelques notion médico légales sur les responsabilités de chacun. Responsabilité pénale et civile du suicidant, responsabilité d’autrui en cas de suicide et responsabilité du médecin et de l’hôpital.
Recherches & études
NIVEAU TERRITORIAL


» Parcours de jeunes suicidaires et suicidants : impact des actions et dispositifs de prévention du suicide
Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (Fnors), ORS Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, 2022.
Cette étude qualitative, s’est basée sur l’expérience concrète et le vécu de 28 jeunes de 15 à 25 ans ayant exprimé des idées suicidaires, des projets de suicide ou ayant effectué des tentatives de suicide. À partir d’entretiens semi-directifs, elle a examiné les ressources d’aide et actions de prévention dont les jeunes ont bénéficié, et comment celles-ci ont répondu (ou non) à leurs besoins. Cette étude a donné lieu à un ouvrage publié en mai 2022 aux Presses de l’EHESP, « Derrière les masques, la souffrance mentale des jeunes ».
NIVEAU NATIONAL/INTERNATIONAL


» Conduites suicidaires de la personne âgée : état des connaissances
S. Richard-Devantoy, F. Jollant. Elsevier, NPG Neurologie-Psychiatrie-Gériatrie Vol. 24, n°143, Septembre 2024, Pages 269-278.
En France, près de 8 500 personnes décèdent de suicide chaque année. Parmi eux plus de 30 % ont plus de 65 ans alors que cette classe d’âge représente environ 20 % de la population générale. Les taux de suicide sont les plus élevés parmi les hommes de 75 ans et plus, atteignant 49,5 pour 100 000 habitants, bien supérieur au taux moyen qui est de 13,4. Cet article reprend les principaux facteurs de risque de suicide dans cette population. Il présente plusieurs modèles cliniques ainsi que les modes de prévention vis-à-vis de cette population. Enfin il met en perspective ces données avec les évolutions de la législation attendues sur les soins de la fin de vie questionnant la prévention du suicide des personnes âgées.


» Suicide chez les professionnels de santé
Dutheil F, Clinchamps M. Concours pluripro, 15 novembre 2020.
Les médecins sont une profession à haut risque de suicide (44 % d’excès de risque de suicide), et particulièrement les femmes médecins (+94 %). Le risque est particulièrement élevé aux États-Unis. Les directives européennes limitant le temps de travail des médecins semblent porter leurs fruits avec une diminution du nombre de suicides de médecins en Europe. Certaines spécialités médicales peuvent présenter un risque plus élevé : les anesthésistes, psychiatres, médecins généralistes et chirurgiens généraux sont plus à risque.


» Comprendre et prévenir le risque suicidaire dans le secteur professionnel de la santé
Charbonnier E, Olivaux M., Fédération Hospitalière de France (FHF), 16 février 2023.
Ce webinaire est issu d’une recherche de la Fédération hospitalière de France pour comprendre les facteurs déterminants du suicide chez les personnels hospitaliers et leurs interactions entre eux, afin d’établir des recommandations permettant de prévenir le risque suicidaire et d’orienter les conduites à tenir. Il faut noter que 25 % des professionnels de soin en France ont déjà eu des idées suicidaires en lien avec leur travail et que 40 % déclarent connaitre un collègue qui a fait une tentative de suicide. Cette étude a abouti à la rédaction de 3 livrets : 1/ comprendre le phénomène, 2/ détecter et prévenir les situations à risque et 3/ agir et réagir.


» La mortalité par suicide au régime agricole dans le système national des données de santé (SNDS) résultat 2015 et 2016
Aloute D, Vallée C, Vallée N. Etude, Les statistiques de la MSA, octobre 2022.
Les assurés agricoles de 15 à 64 ans ont un risque plus élevé de décès par suicide que la population générale (plus de 43 %), ce sur risque est de 36 % pour les non-salariés et 48 % pour les salariés agricoles. La mortalité des assurés agricoles de 65 ans et plus est 2 fois plus élevée que celle des assurés tous régimes, et le risque est plus marqué chez les anciens exploitants (114 %) que chez les salariés retraités (75 %). L’étude témoigne de l’impact des maladies et des maladies psychiatriques sur ce sur risque. Elle analyse aussi le risque accru de suicide dans les territoires ruraux et défavorisés.


» La santé au travail des vétérinaires : une recherche nationale
Truchot D. En collaboration avec Andela M. et Mudry A. Université de Bourgogne-Franche-Comté, 19 mai 2022.
Cette enquête menée par l’Université de Bourgogne-Franche-Comté, est la première étude à étudier le burnout et les idéations suicidaires chez les vétérinaires en France. 4,7 % des vétérinaires ont déjà tenté de se suicider. Ils sont 3 à 4 fois plus à risque de suicide que la population générale et sont 2 fois plus à risque de suicide que les professions de santé humaine. 20 % des vétérinaires auraient eu des idéations suicidaires au cours des 12 derniers mois. De plus 4,8 % des vétérinaires interrogés ont déclaré avoir eu assez souvent, fréquemment ou tout le temps envie de se suicider dans les semaines ayant précédé l’enquête, 18,4 % ont eu cette envie occasionnellement contre 4,5 % des femmes et 3,1% des hommes en population générale.


» Suicide : mesurer l’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19. Effets contrastés au sein de la population et mal-être chez les jeunes
Observatoire national du suicide (ONS), 5e rapport, septembre 2022.
Concernant le suicide, deux phénomènes importants peuvent être distingués avec des effets différents selon l’âge et le sexe des individus. Le premier concerne la baisse des décès par suicide (de 20 % et de 8 % respectivement pour chacun des confinements) et des recours aux soins pour lésions auto-infligées en population générale lors des deux confinements de 2020 (10 % de diminution du nombre d’hospitalisation). Le second phénomène date du deuxième semestre 2020 et se caractérise par une hausse très marquée des gestes suicidaires chez les adolescentes et les jeunes femmes.
Cette étude s’attarde aussi sur les différences en fonction des caractéristiques socio-démographiques, mettant notamment en avant un écart très marqué de taux d’hospitalisation pour lésions auto-infligées, étant beaucoup plus élevés chez les plus modeste et plus faibles chez les plus aisés.
Enfin elle a été l’occasion de production de 18 fiches présentant les informations statistiques récoltées sur le suicide.


» Prévention du suicide et santé connectée - Vers la personnalisation des soins ?
Berrouiguet S, Le Moal V, Guillodo É, et al. Médecine/Sciences Vol. 34, N°8-9, 2018. p. 730-4.
L’évaluation ponctuelle du risque suicidaire habituellement conduite aux urgences, après un geste suicidaire, ne rend pas compte de son évolution après la sortie des soins, alors même que le risque de récidive reste important plusieurs mois après. Dans ces conditions, les possibilités d’identification, et donc de prise en charge, des patients à risque suicidaire sont limitées. Le développement de la santé connectée (eHealth) donne désormais accès en temps réel à des informations sur l’état de santé d’un patient entre deux séjours en centre de soins. Cette extension de l’évaluation clinique à l’environnement du patient permet de développer des outils d’aide à la décision face à la gestion du risque suicidaire.


» Aide médicale à mourir pour maladie mentale comme seule condition médicale sous-jacente et son lien avec le suicide : Une Etude Qualitative Engagée Dans l’Expérience Vécue
Hawke LD, Bastidas-Bilbao H, Cappe V, et al. The Canadian Journal of Psychiatry, Vol. 69 n°5, mai 2024.
Cette étude qualitative vise à comprendre les perspectives des patients et de leur famille sur la relation entre suicidabilité et aide médicale à mourir lorsque la seule condition médicale invoquée est la maladie mentale (l’AMM TM-SPMI). Elle souligne que : décider de mourir est un choix individuel de mettre fin à la souffrance constante intolérable des personnes aux prises avec la maladie mentale. L’AMM TM-SPMI est identique au suicide parce que le résultat final est la mort, quoique le suicide puisse être plus impulsif. Elle est une solution de rechange humaine, digne, sûre, non stigmatisée au suicide ; et la suicidabilité devrait être prise en considération lorsque l’AMM TM-SPMI est demandée, mais le rôle de la suicidabilité est multiforme étant donné ses diverses manifestations.




» The cost of illness and burden of suicide and suicide attempts in France
Segar LB, Laidi C, Godin O, Courtet P. et al. BMC Psychiatry, 19 mars 2024.
Avec 11 558 décès et 200 000 tentatives de suicide en 2019, la France fait partie des pays européens les plus touchés. L’objectif de cette étude était de déterminer les coûts annuels des suicides et des tentatives de suicide en France (67 millions d’habitants). Les coûts directs des suicides s’élèvent à 566 millions et 75 millions d’euros pour les tentatives. Les coûts indirects s’élèvent quant à eux respectivement à 3,8 milliards et 3,5 milliards d’euros. Enfin la valeur monétaire du décès et de l’invalidité a été estimé à 14,6 milliards d’euros et 1,3 milliard d’euros respectivement. Au total cela représente annuellement 18,5 milliards d’euros pour les suicides et 5,4 milliard pour les tentatives de suicide pour la France.
Actions/outils
NIVEAU TERRITORIAL






» Conduites suicidaires : Le CHU Dijon Bourgogne ouvre une unité dédiée
OnHealth, 9 octobre 2024.
Cette nouvelle unité interventionnelle de thérapie brève, est un lieu d’accueil dédié aux personnes suicidantes. Elle peut accueillir 12 patients. Elle est composée entre autres de psychiatre, d’infirmières formées à la prise en charge de la crise suicidaire, d’un infirmier de pratique avancée, de psychologues et d’une assistante sociale. Elle complète les dispositifs coordonnés par les équipes du CHU Dijon Bourgogne, notamment le dispositif VigilanS-Bourgogne et le centre répondant 3114 Bourgogne-Franche-Comté.


» Dispositif VigilanS
Bourgogne-Franche-Comté
Le dispositif VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-France, a pour objectif général de contribuer à faire baisser le nombre de suicides et le nombre de récidives de tentative de suicide. Ce dispositif consiste en un système de recontact et d’alerte en organisant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé qui garderont le contact avec elle. En février 2024, VigilanS est déployé dans 17 régions dont 4 régions d’Outre-mer et dans 99 départements.
Il est présent dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté, hormis l’Yonne :
– Côte-d’Or, Nièvre : CH La Chartreuse, CHU Dijon, CH Pierre Lôo
– Doubs, Jura, Haute Saône et Territoire de Belfort : CHS Saint-Ylie Jura
– Saône-et-Loire : CHS de Sevrey






» Prévention du suicide : des formations en Bourgogne-Franche-Comté
ARS BFC, janvier 2025.
Ces formations s’adressent à tous professionnels des secteurs de la santé, du social, de l’éducation, etc. Trois niveaux de formation sont possibles :
– module « Sentinelle » : ouvert à tous, pour repérer les personnes en souffrance, et les orienter.
– module « Évaluation de la crise suicidaire », destiné aux personnels de santé
– module « Intervention de crise suicidaire » : destiné aux cliniciens des services d’urgences psychiatriques
Les formations sont assurées par un binôme psychiatre et psychologue-clinicien.
NIVEAU NATIONAL


» Formation en premiers secours en santé mentale (PSSM)
Le programme de Premiers secours en santé mentale permet de former des secouristes capables de mieux repérer les troubles en santé mentale, d’adopter un comportement adapté, d’informer sur les ressources disponibles, d’encourager à aller vers les professionnels adéquats et, en cas de crise, d’agir pour relayer au service le plus adapté. La formation est ouverte à tous. De nombreux organismes proposent ces formations partout en France, comme certains centres hospitaliers spécialisés, la croix rouge etc.


» Dispositif « mon soutien Psy »
Assurance maladie.
Mon soutien psy est un dispositif qui propose jusqu’à 12 séances d’accompagnement psychologique chez un psychologue partenaire. La séance coûte 50 euros. Elle est remboursée à 60 % par l’Assurance Maladie. Mon soutien psy s’adresse à toute personne, dès 3 ans, qui se sent angoissée, déprimée ou en souffrance psychique légère à modérée.


» Etucare, Santé mentale des étudiants : Un programme accessible en ligne
Le programme numérique Etucare vise à aider à prendre soin de leur santé mentale des étudiants. Conçu par des psychologues et chercheurs en psychologie de l’IREPS-BFC et de l’Université Lyon 2, chacun des 8 modules répondant à leurs préoccupations les plus fréquentes peut être suivi indépendamment, au rythme de chacun, grâce à un accès illimité à la plateforme en ligne. En complément, la plateforme propose des questionnaires d’auto-évaluation de la santé mentale, une mallette d’outils et techniques de bien-être, mais aussi une cartographie des acteurs et structures d’aide et d’accompagnement psychologique pour les étudiants.


» Programme Papageno
Papageno a pour objectif de prévenir la contagion suicidaire («de masse» liée aux contenus à risque dans les médias, réseaux sociaux, … et « localisée », suite à la survenue d’un suicide dans une institution (école, etc.) En utilisant les médias et les nouvelles technologies de l’information, l’objectif est de remplacer les identifications aux figures suicidaires par des identifications protectrices (identification à des personnes qui ont traversé ou aidé à traverser une crise suicidaire). Papageno repose sur un partenariat entre le Groupement d’Études et de Prévention du Suicide et la Fédération Régionale de Recherche en Psychiatrie et Santé Mentale Hauts-de-France.
Ressources
NIVEAU TERRITORIAL


» Association suicide et mal être de l’adolescent (ASMA)
L’Asma a vu le jour en 2002, à l’initiative des services d’urgences pédiatriques de la ville de Marseille et de pédopsychiatres libéraux. Son objectif était d’apporter une réponse à la problématique des récidives de tentatives de suicides chez les jeunes adolescents de moins de 16 ans aux urgences. L’objectif initial du dispositif était de coordonner les acteurs de santé hospitaliers, libéraux, scolaires, éducatifs et sociaux autour du suivi psychologique des adolescents ayant fait une tentative de suicide ou en crise suicidaire afin de diminuer le risque de passage à l’acte ou de récidive. L’Association s’est transformée en un dispositif de veille et d’appui à la coordination autour des adolescents suicidants avec toujours pour objectif la baisse de la récidive des tentatives de suicide de l’adolescent.
NIVEAU NATIONAL


» Fédération santé mentale France
Cette association reconnue d’utilité publique lutte pour les droits des personnes concernées par les troubles psychiques. Elle veille à ce que les patients bénéficient de soins de qualité partout sur le territoire et qu’ils soient reconnus comme citoyens actifs et indépendants. Elle effectue des actions de communication et de plaidoyer, de la coordination d’acteurs et de l’assistance de projets, des échanges de bonnes pratiques via des colloques et des journées nationales et régionales, des formations, ainsi que de la recherche et réflexion scientifiques relayée notamment via la revue pratiques en santé mentale.


» Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS)
Il s’agit d’un regroupement national d’une quarantaine d’acteurs de la prévention du suicide. L’UNPS accompagne le travail préparatoire des politiques dans la définition des lignes stratégiques relatives à la prévention du suicide. Elle a une action pour influencer et modifier les comportements et prises de position. Elle alerte, sensibilise et informe l’opinion publique sur le fait que le suicide n’est pas tabou et qu’une prévention du suicide et de sa tentative est possible. L’UNPS est membre du comité de pilotage de la Stratégie Nationale de Prévention du Suicide (SNPS) du Ministère de la santé et de la prévention.


» Infosuicide.org
Infosuicide.org est un site dédié à la prévention du suicide, offrant des ressources pour les personnes en détresse et leurs proches : identification des signes, conseils, plans de sécurité et déconstruction des idées reçues. Il aborde aussi les aspects juridiques, les statistiques et les facteurs de risque. En plus d’informer, il propose des espaces d’échange et de débat pour favoriser le dialogue sur ce sujet sensible. Le site relaie enfin les actions et événements des associations engagées sur le terrain.


» AscodocPsy
Ascodocpsy est un réseau de coopération documentaire francophone spécialisé en psychiatrie et santé mentale. Il réunit les centres de documentation et services d’archives de 81 établissements de santé mentale (anciennement Centres hospitaliers spécialisés) et associations depuis 2000. Ses ressources concernent aussi bien les aspects documentaires qu’archivistiques des établissements de santé mentale. Certaines ressources sont également à destination des étudiants en soins infirmiers.


» Psycom
C’est un organisme public d’information sur la santé mentale et la lutte contre la stigmatisation.
Il propose une information fiable, accessible et indépendante sur la santé mentale, les troubles psychiques, les soins, les traitements, l’accompagnement social, les droits, etc.


» Numéro national de prévention du suicide 3114
Ce numéro d’appel, gratuit, accessible 24H/24 et 7J/7 en France, permet l’accompagnement des personnes ayant des idées suicidaires et de leur entourage. Ce nouveau service est assuré par des professionnels de soins, spécifiquement formés à des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention, au sein de centres de réponse régionaux organisés par des établissements de santé. Il permet une prise en charge jusqu’à l’intervention d’urgence, en lien avec le SAMU. Ce numéro est également au service des professionnels de santé en recherche d’informations sur la prévention du suicide ou ayant besoin d’un avis spécialisé.


» Suicide écoute
Depuis 1994, Suicide Écoute se consacre entièrement à la prévention du suicide. L’association propose une écoute anonyme, apolitique et aconfessionnelle, 24h/24 et 7 jours/7. Répondant annuellement à plus de 20 000 appels et disposant d’un service en anglais pour les étrangers, Suicide Écoute est également membre et fondateur de l’UNPS (Union nationale pour la prévention du suicide).


» Agri écoute 24/24h
Ce dispositif, dédié au monde rural et mis en place par la MSA, est un service d’urgence d’écoute, disponible par téléphone au 09.69.39.29.19 ou par tchat sur le site internet agriecoute.fr.
Il est en lien avec des cellules de prévention du suicide constitués de médecins du travail, de psychologues, de conseillers en prévention, d’animateurs de la vie mutualiste et de travailleurs sociaux pour aider à trouver des solutions pour surmonter les difficultés des agriculteurs.