La France est confrontée à un vieillissement de la population et à une concentration des services dans les villes, menant à une carence en professionnels de santé sur certains territoires ruraux. Cette recherche exploratoire, interroge les mobilités de santé et la motilité, des personnes âgées. L’objectif est de mieux saisir les inégalités sociales inhérentes et induites par des ressources différenciées, tout en appréhendant des modes de vies et des rapports à l’espace et au temps divers.
Une analyse statistique de catégorisation des territoires (données démographiques, socio-économiques, relatives aux mobilités/déplacements du quotidien, indicateurs sanitaires, pour la plupart issus du SNDS) et une étude sociologique des perceptions et des pratiques des populations fragilisées (4 focus groupes de personnes âgées) dans chacun des différents types de territoires mis en exergue par l’analyse quantitative s’enrichissent l’une l’autre.
Quatre classes de territoires ruraux ont été identifiées :
- zones peuplées, favorisées, avec un recours aux soins et des indicateurs de santé favorables.
- zones peu peuplées, en précarité, éloignées des services d’urgence, en surmortalité pour les causes accidentelles.
- zones assez peuplées, des personnes âgées isolées nombreuses, des temps d’accès aux services courts, et un recours aux soins préventifs faible.
- zones très peu peuplées, avec une part élevée de personnes âgées, socialement défavorisées, des temps d’accès aux soins longs, un recours aux soins faible, des indicateurs de santé défavorables.
L’analyse qualitative montre que si la motilité se transforme avec l’âge, elle est également dépendante de diverses ressources. Elle renvoie à des réalités sociales multiples dont les ressources ou leur absence, dans les territoires, viennent aggraver ou faciliter la mobilité courante des individus.
Si des formes de solidarité s’organisent dans les bassins de vie ; se déplacer, se soigner et plus largement vieillir en milieu rural est perçu comme un handicap supplémentaire par les habitants.
Ce travail a été mené en partenariat avec le Laboratoire d’Economie de Dijon (LEDi – EA 7467), Université de Bourgogne-Franche-Comté, le Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie (LaSA – EA 3189), Université de Bourgogne-Franche-Comté, le Laboratoire ThéMA, UMR 6049 du CNRS, Université de Bourgogne-Franche-Comté, l’Association santé, éducation et prévention dans les territoires FC/B (ASEPT FC/B) dans le cadre d’un financement du Pôle fédératif de recherche et de formation en santé publique de Bourgogne-Franche-Comté.